A l’origine de C’Possible, il y a un constat. Celui de François Vachey, à l’époque vice-président du groupe L’Oréal qui, dans le cadre de ses fonctions, était en contact avec des lycées professionnels pour organiser les contrats d’apprentissage et d’alternance. Il y découvre une méconnaissance du monde de l’entreprise alors même que ces établissements étaient censés favoriser une insertion professionnelle plus rapide pour ces jeunes. Il imagine alors C’Possible comme étant une passerelle entre les élèves et le monde de l’entreprise.
Emmanuelle Lartigue, coordinatrice nationale pour C’Possible, commente : « On imagine souvent que le lycée professionnel est un monde merveilleux peuplé de jeunes gens qui ont une vocation. S’il y en a effectivement, plus des deux tiers des lycées professionnels sont en réalité des filières tertiaires très génériques dédiées à former au commerce, à la vente, à la gestion. Des voies qui sont souvent considérées comme des voies de garages pour ces jeunes qui n’avaient pas le niveau pour intégrer un lycée général ou technologique. On est loin de l’idée d’une vocation. ».
C’est à ces jeunes que C Possible s’adresse, collectivement et individuellement, dans quatre régions, bientôt cinq, en France.
Une association en pleine expansion
En pleine expansion en cette période post-COVID qui a vu les chiffres du décrochage scolaire exploser (passant de 10 à 30% dans certains lycées), C’Possible est venue chercher le soutien de la Fondation d’entreprise Société Générale C’est vous l’avenir pour étendre encore davantage son action. « Mais bien plus que financier, nous avons apprécié que ce partenariat trouve un écho auprès des équipes de la Société Générale qui, pragmatiques et engagées, avaient envie de mettre en place des actions concrètes avec nous ».
Dans le cadre de ce partenariat, le mécénat de compétence permet à des collaborateurs du groupe Société Générale de s’engager pour présenter leur métier, leur parcours ou devenir mentors pour ces jeunes.
Une insertion à deux niveaux
Chaque année, 90.000 jeunes quittent le système scolaire sans diplôme et sans formation. « Ce sont des jeunes qui vont avoir beaucoup de mal à trouver un emploi… et à s’insérer dans la société », nous explique Emmanuelle Lartigue. L’action de l’association repose ainsi sur deux objectifs intimement liés : s’insérer professionnellement d’abord, pour mieux s’insérer dans la société ensuite.
Il est très important de sensibiliser les jeunes des lycées professionnels au monde de l’entreprise, parce que la plupart d'entre eux vont chercher du travail directement après le bac. Mais l'entreprise, ce n'est pas une planète en dehors du système solaire. Les codes et les valeurs de l'entreprise, ça fait partie de la société.
Emmanuelle Lartigue, coordinatrice nationale pour C’Possible
Si C’possible concentre ainsi de nombreuses ressources sur des actions culturelles ou sur le travail de notions comme la citoyenneté ou le vivre-ensemble. Pour atteindre cet objectif, il suffit parfois d’organiser des balades de découverte de leur propre ville. « Il faut savoir que ces jeunes ne sortent pas de leurs quartiers. Ils ne se sentent pas autorisés à aller découvrir leur ville », commente la coordinatrice nationale de C’Possible.
Un parcours de l’Hôtel de Ville au Louvre va donc être un moyen de parler aussi bien d’architecture, que d’histoire, de culture, mais aussi de citoyenneté. Les bénévoles formés pour animer ces moments viennent de milieux socio-professionnels très divers : outre les professionnels de l'entreprise, il y a des journalistes, des professeurs de philosophie, des juristes, des avocats, qui viennent réfléchir avec les jeunes sur des thématiques liées à la citoyenneté, à la confiance en soi, à la valeur du travail ou de l’argent.
La pédagogie de C’Possible repose ainsi sur cette diversité des parcours, sur l’interactivité, sur l’échange, sur les questions, les jeux de rôle et les mises en situation.
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