7 ans de mentorat avec Proxité : une belle aventure humaine
C’est l’histoire d’une transmission. Philippe et Dorcas forment un binôme. Il est son parrain, elle est sa filleule. Ils se sont rencontrés grâce à la Fondation Société Générale C’est vous l’avenir en 2016. Ils travaillent aujourd’hui tous les deux au sein du groupe Société Générale. Ensemble, ils reviennent sur ce parcours au cours duquel Philippe a accompagné Dorcas, depuis son FJT* à Saint-Ouen, à sa reprise d’études et son entrée dans la vie professionnelle. Aujourd’hui, Dorcas est devenue à son tour marraine, au sein de l’association Proxité où tout avait commencé.
Partenaire de la Fondation, Proxité, accompagne chaque jeune en difficulté vers sa réussite scolaire et professionnelle.
7 ans après, la belle histoire continue…
Présentez-vous…
Philippe Ferrer : Je suis manager de proximité IT au campus Société Générale « Les Dunes », à Fontenay-Sous-Bois. J’ai rejoint le technopôle de Société Générale en 2010.
Dorcas Mutoba : J’ai 28 ans, je suis gestionnaire comptable et fiscal chez Franfinance, filiale du groupe Société Générale, depuis mars 2023. Parallèlement, je suis étudiante en Master Comptabilité, Contrôle et Audit au CNAM.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
PF : Peu de temps après avoir été recruté par Société Générale, j’ai eu envie de m’investir dans un projet tourné vers les autres. A l’époque, la Fondation Société Générale organisait les Citizen Commitment Time, un rendez-vous au cours duquel étaient présentés des moyens de s’engager au sein de différentes associations soutenues par la Fondation. Parmi elles, il y avait Proxité, une structure qui favorise la réussite scolaire des jeunes et leur insertion professionnelle. Ayant moi-même eu du mal à entrer dans le monde du travail après mes études, j’ai été séduit par l’idée de transmettre mon expérience à un jeune et m’enrichir d’une nouvelle expérience. Avant Dorcas, j’avais déjà accompagné 2 jeunes, mais assez vite, ils ont disparu de la circulation. Quand j’ai rencontré Dorcas, j’ai rapidement compris qu’elle était très motivée, qu’elle voulait vraiment s’en sortir.
DM : J’ai connu Philippe en 2016. J’avais 21 ans, je vivais alors dans un Foyer de Jeunes Travailleurs à Saint-Ouen. J’avais arrêté la fac, j’étais vendeuse et j’avais envie de reprendre mes études en alternance. Mon éducatrice référente au FJT m’a alors mise en lien avec Proxité à Saint-Denis. Cette association agit dans les quartiers populaires et met en relation des jeunes avec des parrains bénévoles, prêts à les accompagner dans leur parcours vers les études supérieures et l’emploi. J’ai donc d’abord rencontré ma référente chez Proxité, et c’est en recherchant un bénévole près de chez moi que nous avons trouvé Philippe. Nous nous sommes rencontrés, tous les trois, et le courant est tout de suite passé. Pour moi, cette démarche, d’être accompagnée par un professionnel bénévole était inédite. Mais j’avais conscience que toute seule, je n’y arrivais pas. Je ne savais pas comment m’y prendre, vers quelles entreprises aller, comment les aborder.
Racontez-nous votre parcours et votre expérience de parrain/filleule
DM : Depuis 7 ans que nous nous connaissons, Philippe a répondu à toutes les questions que je me posais et aujourd’hui encore, il est présent pour me conseiller, m’aiguiller. Concrètement, au départ, il m’a aidée à rédiger mon CV, des lettres de motivation, à préparer mes entretiens. Surtout, il m’a appris à ne pas me limiter sur les entreprises, à être plus exigeante, mettre la barre plus haut. Grâce à lui, même si je n’avais pas d’expérience, j’ai sélectionné les entreprises qui me faisaient vraiment envie, j’ai pris conscience que j’avais le choix. Seule, j’aurais accepté la première offre qui se serait présentée !
PF : Au départ, nous nous retrouvions toutes les semaines pour travailler sur les aspects CV, préparation et suivi des entretiens…. Et puis, petit à petit, les rencontres se sont espacées, Dorcas s’est autonomisée.
DM : Je me suis inscrite en BTS Comptabilité Gestion et ai démarré une alternance chez Manutan, une grande entreprise de fournitures et mobiliers de bureau. Mon travail d’aide comptable s’y est bien passé, mais au bout de deux ans, il me manquait quelques modules pour valider mon BTS. Philippe m’a aidée à réfléchir aux options qui se présentaient à moi à cette étape : arrêter mes études et trouver un emploi d’aide comptable ou poursuivre mes études. J’ai décidé de continuer, mais surtout, j’ai défini ce qui me faisait rêver : intégrer l’un des Big Four (les 4 géants de l’audit et du conseil : E&Y, PwC, KPMG et Deloitte).
J’ai alors repris ma 2e année de BTS et j’ai intégré le cabinet PwC pour un contrat en alternance de deux ans… ce qui induisait que j’allais continuer en licence ! Cette expérience a été formidable. Chez PwC, j’ai acquis beaucoup d’expérience, travaillé pour des marques très prestigieuses. Cela a été d’autant plus gratifiant que j’étais considérée comme comptable junior et non comme alternante.
PF : Ce faisant, je suis passé du rôle de parrain au rôle de coach. Je suis notamment très attentif à l’aspect RH. Les questions liées à la relation au travail sont en effet souvent complexes pour un jeune qui démarre dans la vie professionnelle, surtout dans une grande société. Dorcas a pris l’habitude de m’appeler dès qu’elle en ressent le besoin. Je lui fais confiance, je sais qu’elle joue le jeu. J’ai pour principe : « pas de nouvelle, bonne nouvelle ».
Avec Philippe, j’ai appris à ne pas me mettre de freins, j’ai gagné en confiance.
Dorcas Mutoba
Dorcas, vous avez rejoint le groupe Société générale… !
DM : Au terme de mon alternance, PwC m’avait proposé de poursuivre mon contrat en CDI. Là encore, plusieurs chemins s’offraient à moi. J’avais toujours ce rêve des Big Four, mais aussi la possibilité de poursuivre en Master. J’ai alors décidé d’enrichir mon expérience, d’étoffer mon CV. J’ai commencé à postuler pour des entreprises, dont Franfinance, filiale du groupe Société Générale, où je travaille aujourd’hui.
PF : Dorcas a choisi elle-même les entreprises au sein desquelles elle a postulé. J’ai d’ailleurs été surpris de son choix qui l’éloignait des fameux Big Four qu’elle visait ! Il a même fallu s’assurer, au cours du processus de recrutement, qu’il n’y ait pas de conflit d’intérêt !
Durant ce parcours, quel a été l’accompagnement proposé par l’association Proxité ?
DM : La référente de l’association m’a suivie toutes ces années. Elle est encore disponible pour m’aider ou conseiller dans tous les aspects de ma vie. La relation entre l’association et le parrain est complémentaire. C’est un véritable soutien à long terme qui m’a d’ailleurs amenée à m’engager à mon tour au sein de l’association Proxité en devenant marraine : tous les mardis soirs, je retrouve une lycéenne pour l’aider dans ses devoirs. J’ai eu envie de donner un peu de ce que j’avais moi-même reçu avec Philippe et avec Proxité. Je pense d’ailleurs être dans une situation inédite pour l’association car je suis à la fois parrainée et marraine !
PF : En tant que parrain, on est accompagné par Proxité. L’association propose par exemple des supports, des réunions entre parrains/marraines. Surtout, les membres de l’association sont disponibles si nous avons des questions, des besoins. Maintenant que Dorcas est sur les rails, j’aimerais poursuivre mon engagement auprès d’autres jeunes, même si j’ai conscience que le parcours de Dorcas est exceptionnel. Elle a suivi un trajet exemplaire : du BTS au Master, avec des alternances au sein de très belles entreprises.
Que retenez-vous de cette expérience ?
PF : Être parrain m’a permis de m’investir sur un sujet qui me tenait à cœur, que j’avais connu dans ma jeunesse, mais en me donnant un éclairage sur les problématiques rencontrées par les jeunes d’aujourd’hui. Étant manager, j’encadre des jeunes professionnels, parfois des étudiants en alternance, mais cette expérience m’a permis de rencontrer des personnes que je n’aurais pas rencontrées au travail. C’est aussi très enrichissant en termes de vivre ensemble, car même si j’avais rencontré des difficultés dans ma jeunesse, nos parcours, nos environnements sont différents. Et nous en sortons tous grandis ! Ce qui est aussi très important pour moi, c’est qu’aujourd’hui, avec Dorcas, nous avons passé un cap. Notre relation a évolué : elle est devenue une véritable filleule, elle vient à la maison, elle connaît ma femme et ma fille. Bref, elle a sa place dans ma famille !
DM : Quand je suis arrivée en Ile-de-France à la vingtaine, je manquais peut-être d’un cadre familial. Philippe est devenu mon parrain, au sens familial du terme. A ses côtés, j’ai appris à connaître un monde que je ne connaissais pas, à sortir de ma zone de confort. Avec Philippe, j’ai appris à ne pas me mettre de freins, j’ai gagné en confiance.
* Foyer de Jeunes Travailleurs