Les bienfaits de la musique au quotidien 2/3 : l'Orchestre à l'école, des solutions concrètes

Nombreuses sont les initiatives visant à renforcer la pratique musicale dans la vie de nos enfants. Forte de son engagement pour la musique, la Fondation Société Générale est le mécène de plusieurs de ces initiatives. Notre épisode 2 nous emmène dans les classes de France avec le dispositif Orchestre à l’école.

Contenu

De nombreux acteurs du monde musical et culturel partagent la conviction qu’une activité musicale régulière dans la vie d’un enfant participe de son développement cognitif, en plus de l’apport culturel évident qu’elle génère. Une hypothèse validée par les récentes avancées des sciences cognitives en la matière. Fort de ces connaissances, le ministère de l’Éducation Nationale, cherchant à installer la musique dans le quotidien des élèves français, à lancé en  2017, le «Plan Chorale».

Ce Plan Choral imposant une pratique vocale régulière pour chaque élève du premier degré (école et collège), était d’abord porté par les seuls enseignants. Il tend aujourd’hui à s’assouplir, en ouvrant les portes des établissements scolaires aux professionnels du métier. Depuis quelques années, chefs de chœur, musiciens intervenants ou professeurs d’école de musique participent activement aux activités musicales des élèves. Une expérience nouvelle pour beaucoup de ces professionnels, et de nouvelles habitudes à prendre, pour faire exister le joli mot de transversalité.

Nouvelle vraiment ? En réalité, des initiatives existaient déjà sur le territoire avant 2017, comme l’Orchestre à l’École, une initiative innovante qui fait exister la musique dans la vie de nos enfants.

Depuis 1997, cette association œuvre à la mise en lien des écoles de musique, des facteurs d’instruments et des enseignants. L’idée de départ était de faciliter la mise à disposition et l’entretien de parcs d’instruments par les luthiers, pour aider les enseignants qui voulaient monter des orchestres dans leur établissement. « Elle a d’ailleurs été fondée par la Chambre Syndicale de la Facture Instrumentale », précise Marianne Blayau. Le but était aussi de répondre à l’a priori négatif qui frappait la musique (jugée trop élitiste), en proposant des solutions simples et concrètes.

« À l’époque, seuls 2% des enfants scolarisés étaient inscrits dans une école de musique. Il fallait faire quelque chose pour que, demain, il soit aussi évident d’emmener son enfant au foot qu’à une répétition d’orchestre. »

Marianne Blayau

Mais comment parvenir à un tel résultat ? Quelle est la méthode de l’Orchestre à l’École ? L’accompagnement, d’abord, en proposant aux enseignants des mallettes pédagogiques avec des exercices, des partitions et une méthode de construction de projet. Le tout conçu par des professionnels de la pédagogie musicale et mis en libre accès sur le site de l’association. « Le secret, c’est aussi de s’appuyer sur les identités locales. Ainsi un Bagad (orchestre traditionnel de la musique celtique) est né en Bretagne. À Oloron Ste Marie (Pyrénées-Atlantiques) c’est un jazz band qui s’est structuré, car il y a un festival de jazz fortement implanté. Il faut suivre les envies des acteurs plutôt que d’imposer un modèle. L’objectif premier est toujours le développement de l’enfant. »  

Avec un ancrage plus régional que parisien, voici un exemple édifiant de la façon dont la pratique musicale peut parvenir à infuser dans la vie d’un territoire. « S’il est utile que les grandes directions soient prises depuis Paris, rien ne se fait sans le réseau local», affirme Marianne Blayau, déléguée générale d’Orchestre à l’École.

Avec le temps et un soutien financier régulier, notamment de Fondation Société Générale, l’association peut aujourd'hui se permettre de lancer les premières études d’impact. « La première étude quantitative réalisée par l’Institut Montaigne relève une augmentation significative des résultats scolaires dans les classes qui participent à une activité musicale régulière. Et sur le terrain, les retours des professeurs sont unanimes, à la fois en termes de résultat qu’en termes de savoir-être. Il faut continuer !»