Les bienfaits de la musique au quotidien 1/3 : Maîtrise Populaire : comme des sportifs
« La musique change littéralement le système biochimique du cerveau et facilite les apprentissages »
Emmanuel Bigand et Barbara Tillman, La Symphonie Neuronale
« La musique change littéralement le système biochimique du cerveau et facilite les apprentissages, affirment les neuro-psychologues Emmanuel Bigand et Barbara Tillmann dans leur ouvrage « La Symphonie Neuronale » (2020, HumenSciences). Elle n’active pas un centre spécifique dans le cerveau, mais différentes zones qui traitent des émotions, de la mémoire, du traitement visuel de l’information rythmique et même du raisonnement. »
Si l’on en croit cette étude, la musique devrait améliorer les résultats scolaires. Sarah Koné, cheffe de la maîtrise populaire de l’Opéra Comique le confirme : «Nous sommes très fiers de dire, sur un plan scolaire, que nos élèves affichent 100% de réussite au bac. Et bien sûr, à l’issue de leur formation initiale, certains intègrent de grandes écoles ou des conservatoire nationaux.» La Maîtrise populaire de l’Opéra Comique est une école de formation au chant choral et aux arts de la scène, fondée en septembre 2016 par Sarah Koné et le Théâtre national de l'Opéra-Comique. Elle fonctionne comme une troupe et réunit des jeunes de 8 à 25 ans formés tout au long de leur scolarité, du CM1 à l’Université.
La Maîtrise de l’Opéra Comique, née en 2016, est donc issue d’une volonté artistique, d’abord. «Le but d’une maîtrise comme la nôtre c’est de répondre aux besoins de la programmation d’une grande salle d’opéra. Si Olivier Mantei, ex-directeur de l’Opéra Comique, voulait donner Carmen, il savait qu’il pourrait s’appuyer sur notre chœur d’enfants pour chanter le passage de « La Garde Montante», explique Marion Nimaga-Brouwet, administratrice.
Les jeunes chanteurs de la Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique sont récemment sortis de la scène de la salle Favart pour un évènement national. «Nous avons eu l’honneur de chanter pour la cérémonie de panthéonisation de Joséphine Baker !», raconte Sarah Koné. Rien d’insurmontable pour ces jeunes gens, tous recrutés dans la banlieue parisienne, qui se frottent régulièrement à l’expérience de la scène.
Dans cette initiative, la qualité musicale et le talent brut sont recherchés. «On fonctionne exactement comme des recruteurs de clubs sportifs : on parcourt l’Île-de-France pour organiser des auditions, au cours desquels on repère les jeunes talents qui intégreront le parcours», ajoute explique Marion Nimaga-Brouwet. Précision utile : il n’est absolument pas nécessaire d’avoir déjà intégré un conservatoire ou de savoir lire la musique pour faire partie de l’aventure. «Ce sont avant tout des personnalités artistiques que nous recherchons», insiste Sarah Koné.
Une fois recrutés, ces jeunes gens intègrent des établissements scolaires parisiens. « Nous voulons qu’ils bénéficient des mêmes chances que les enfants des beaux quartiers », affirme Marion Nimaga-Brouwet. C’est bien connu : la réussite passe par la mobilité sociale et géographique. Ici, la musique participe à l’émancipation des jeunes. Sans autre critère que la sensibilité, la motivation et le talent brut, elle veut faire de ses membres de futurs adultes épanouis et libres. Et cela passe par l’expérience de l’excellence musicale, en participant activement aux mises en scène à côté de grands artistes confirmés, dans le cadre prestigieux de l’Opéra Comique.
«On fonctionne exactement comme des recruteurs de clubs sportifs »
Marion Nimaga-Brouwet, administratrice