IECD : quand insertion professionnelle rime avec développement personnel

Zoom sur l’Institut Européen de Coopération et de Développement (IECD), la troisième structure internationale soutenue dans le cadre du challenge #MoveForYouth et dont la Fondation accompagne un programme de formation agricole au Cameroun et Côte d’Ivoire. L’occasion de revenir sur l’accompagnement que propose l’organisation autour d’un triptyque « théorie, pratique, développement personnel ».

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Yao

Pour l’IECDl’un des droits et des besoins les plus essentiels de la personne, tellement fondamental qu’il est présent dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, c’est l’accès au travail. Ainsi, depuis 1988,  l’IECD oeuvre « pour permettre à toute personne d’avoir les moyens d’accéder à un travail qui va être valorisant et qui va lui permettre de s’épanouir ». C’est en ces mots qu’Alexis Beguin, Directeur général de l’organisation après avoir passé quinze années en son sein, présente l’action de l'association.

« On commence tout juste à développer nos actions en France, poursuit-il. Mais dans tous les pays où l’on travaille, que ce soit en Afrique, au Proche-Orient ou en Asie, on fait à chaque fois ce même constat : un jeune, fille ou garçon, va pouvoir se construire, aider sa famille ou porter un projet social seulement à partir du moment où il va avoir une place dans la société… et cette place dans la société, il la trouve très souvent par le travail ».

THÉORIE, PRATIQUE ET DÉVELOPPEMENT PERSONNEL

Depuis longtemps, l’IECD ancre son accompagnement dans la durée au travers de formations longues, de deux à trois ans, permettant d’aboutir à un diplôme d’état. C’est, par exemple, le cas pour l’école hôtelière HCTC ouverte en Thaïlande, le centre de formation à l’entrepreneuriat rural et agricole présent en Côte d’Ivoire, ou le projet Graines d’espérance au Maroc soutenu par Société Générale dans le cadre de #MoveForYouth qui permet de réaliser des alternances et des stages dans le domaine de l’électricité.

À chaque fois, les cours théoriques s’accompagnent d’un volet pratique : stages dans l’hôtellerie ou la restauration, travail dans un jardin potager intégré au sein de l’école, etc. Dans le cas de la formation à l’agriculture, les jeunes sont même invités à travailler sur leur projet professionnel dès la première année en mettant en place un élevage qui va les accompagner tout au long de leur formation.

J’aime tout ici parce que c’est la pratique et la théorie, on fait des stages pour mieux apprendre (…) ce que je n’ai jamais vu à l’école générale. Nous ferons de notre mieux pour que cette école soit reconnue, et que l’agriculture soit valorisée. Nous voulons être des exemples pour nos familles, nos enfants et pour les générations à venir !

Doriane, 21 ans, élève en formation agricole au centre d’Afféry, Côte d’Ivoire

Au-delà de la formation théorique et pratique, l’Institut Européen de Coopération et de Développement travaille également sur le développement personnel de ses bénéficiairesC’est primordial, martèle Alexis Beguin. « Le prérequis, le premier socle à bâtir, c’est le développement personnel. Parce que si le jeune n’a pas une assise suffisamment solide, tout ce qu’il va pouvoir acquérir comme compétences, bâtir comme projet professionnel, ne sera pas mené à bien. »

Objectifs : faire gagner les jeunes en autonomie pour être capables de porter leur projet de vie, renforcer leur confiance en eux et, enfin, développer leur capacité à se projeter et à anticiper les choses.

Epiphanie, ancienne élève de l’IFERA de Yamoussoukro, Côte d’Ivoire, revient sur sa formation : «  L’IFERA m’a permis également d’avoir une ouverture d’esprit et d’apprendre à vivre avec les autres. Grâce à tous les stages pratiques, je me suis fait des contacts et j’ai aujourd’hui une meilleure compréhension du milieu professionnel et notamment du monde agricole. J’ai beaucoup apprécié la formation et garde de très bonnes relations avec mes camarades de promotion. »

DE FORMATIONS LONGUES À DES FORMATIONS COURTES

Depuis quelques années, l’IECD constate l’aggravation de la situation dans certains pays, comme le Liban ou la Syrie, et une précarisation qui augmente. Après avoir longtemps favorisé des formations longues, l’IECD a décidé de miser également sur des formations courtes pour toucher plus rapidement et plus largement des personnes bénéficiaires.

« On était persuadés qu’il fallait plusieurs années pour construire des bases solides, mais nous nous sommes résolus à nous lancer sur une approche de formations plus courtes et modulaires ». La part importante donnée au développement personnel ressort majoritairement de ces formations courtes. « J’ai repris confiance en moi et je suis capable de me dire que ça vaut la peine que je retourne à l’école », confiera une jeune bénéficiaire. « J’ai retrouvé de la joie », complétera un second. Des premiers résultats encourageants à confirmer dans la durée.

Si les résultats sont quantifiables en regardant le parcours de l’ensemble des 17 000 jeunes suivis dans les programmes de formation et d’insertion professionnelle, les bénéfices viennent se diffuser à l’ensemble des communautés. C’est le cas pour ce père de famille qui se disait réticent en voyant son fils revenir à la maison avec de nouvelles pratiques agricoles qui s’écartaient de celles qu’ils avaient toujours connues avec l’utilisation de pesticides chimiques. « Ça nous a dérangés, témoigne-t-il. Mais, en fait, on voit que ça marche et aujourd’hui… on s’est tous mis à faire comme lui ».