Bibliothèques Sans Frontières : l’accès à l’éducation tout-terrain
« Celui qui est maître du livre est maître de l’éducation », disait Jules Ferry. Bibliothèques Sans Frontières (BSF) ajouterait certainement qu’il faut encore choisir avec soin les livres qui vont offrir la meilleure éducation. En effet, le constat est apparu comme une évidence pour Patrick Weil (historien, directeur de recherche au CNRS et président fondateur de Bibliothèques Sans Frontières) et Jérémy Lachal (directeur général de l’association) : ils considèrent que le don de livres était une pratique totalement inadaptée qui nécessitait d’être réinventée.
Edouard Delbende, directeur du développement et de la communication, en dresse un tableau assez peu reluisant : « il existait un certain nombre d’associations qui collectaient des tonnes de livres auprès du grand public. Mais souvent, les gens se débarrassaient des livres qu’ils ne voulaient plus et l’on se retrouvait avec des ouvrages obsolètes, en mauvais état, et qui n’étaient pas pertinents ». En réaction à cela, Bibliothèques Sans Frontières se lance en 2007 avec un cahier des charges très strict sur la qualité des livres, leurs sujets, leur récence. Ils traitent directement avec des institutions, des éditeurs et distributeurs qui ont à gérer des retours et des invendus, mais aussi des bibliothèques qui se séparent d’une partie de leurs catalogues
La caisse à outils de Bibliothèques Sans Frontières
Les premières missions de l’organisation concernent l’accès à la culture, qui devient primordial pour les populations touchées, dès lors que les besoins en soins, nourritures et logements sont comblés. Le premier outil proposé par Bibliothèques Sans Frontières, c’est « Ideas Box », une médiathèque mobile qui se déploie en 20 minutes. Sous la forme de grande boîte colorée, ce kit permet de créer un espace culturel de 100m2 aussi bien dans un camp de réfugiés au Bangladesh, dans les rues du Burundi qu’au pied des tours des quartiers nord de Marseille. À l’intérieur de la box, tout est ainsi adapté non seulement à langue, mais aussi aux classes d’âge visées, aux thématiques propres à la population, etc.
On travaille aujourd’hui dans plus de 35 langues pour déployer nos projets partout dans le monde.
Edouard Delbende, directeur du développement et de la communication
BSF possède d’autres outils comme « Ideas Cube », petit boîtier qui va venir créer un réseau Wi-Fi local et qui stocke un téraoctet de contenus sélectionnés par l’association. Par exemple, au Burundi, le staff de nombreux centres de santé est formé grâce à des vidéos présentes sur cet appareil. Ce réseau local est aussi accessible aux patients qui accèdent ainsi à des fiches pratiques sur la santé maternelle et infantile ou sur le VIH par exemple.
Enfin, les cartes « Kajou », issues de l’entreprise sociale du même nom créée par BSF, se présente sous la forme de cartes micro-SD qui se glissent aisément dans un téléphone et permettent l’accès à de nombreux contenus en offline. C’est le dispositif utilisé dans le cadre du projet « Passe ton bac » soutenu au Sénégal par la Fondation d’entreprise Société Générale C’est vous l’avenir. 1000 lycéens ont bénéficié de cartes micro-SD Kajou avec l’ensemble des contenus pour leur permettre de réussir leurs études et se préparer à l’enseignement supérieur.
Avec ce projet, Bibliothèques Sans Frontières se démarque encore une fois par la réactivité de ses équipes pour sélectionner et adapter les meilleurs contenus permettant de mettre en œuvre au mieux sa mission.