Planète Enfants & Développement : un programme pour l’épanouissement des enfants et des femmes au Burkina Faso

Au Burkina Faso, seulement 5% des enfants ont accès à l’école maternelle. Ils sont ainsi 95% à n’y entrer qu’à l’âge de 6 ans. Ce qui signifie que les femmes ont très souvent la charge de les garder pendant les 6 premières années de leur vie. Une situation qui est un obstacle à leur plan de carrière, à leur autonomie financière et à leur épanouissement aussi bien professionnel que personnel.

Parce qu’au Burkina Faso, le métier d’assistante maternelle est très peu développé. Culturellement parlant, il semble d’ailleurs évident que c’est à la maman de s’occuper de l’enfant a minima pendant les trois premières années de sa vie. Il n’existait ainsi pas de formation professionnelle ou de diplôme qualifiant pour l’encadrement des enfants entre 0 et 3 ans.

Pour faire évoluer la situation, l’association française Planète Enfants & Développement a réagi en 2018 à un appel à projet d’Expertise France (l’agence publique française de conception et de mise en œuvre de projets internationaux de coopération technique) qui encourageait le développement de filières et la création de nouveaux métiers.

Une formation de 12 jours a donc été créée par un binôme franco-burkinabé pour préparer au métier d’assistante maternelle, deux semaines de formation suivies par 3 mois d’un stage professionnel.

Dès sa première promotion en 2019, la Fondation Société Générale avait fait le choix de soutenir l’association dans sa mission pour permettre à 150 femmes d’accéder à cette formation qui avait le pouvoir de changer leur vie.

Femmes assistant à une formation

Une formation aux multiples objectifs

« Au Burkina Faso, il y a beaucoup d’ONG qui travaillent sur les questions de nutrition, sur les questions de la protection de l’enfance, mais il y en a très peu sur l’éveil et l’éducation des jeunes enfants, nous livre Estelle Dahani, responsable de projet chez Planète Enfants & Développement. C’est pourquoi l’association s’est vraiment focalisée sur le développement de la petite enfance. Il y avait un manque. »

Au travers de l’action de l’association, les enfants entrent dans le système éducatif beaucoup plus tôt et bénéficient donc d’un avantage certain pour la réussite future de leurs études.

Mais si les jeunes burkinabés sont évidemment les bénéficiaires finaux de l’action de l’association, il y a des bénéficiaires beaucoup plus immédiats avec ce programme de formation.

Dans cette formation, il y a une dimension qui est aussi importante pour nous que les aspects techniques… c’est de faire que ces femmes prennent confiance en elles et qu’elles s’approprient vraiment la formation d’assistante maternelle.

Estelle Dahani, Responsable de projet de Planète Enfants & Développement  au Burkina Faso

Elle nous rappelle combien ces femmes n’ont pas l’habitude d’être mises en valeur ou de prendre des responsabilités. Elles sont souvent issues d’un milieu vulnérable où le domicile n’est pas un lieu où leur épanouissement est pris en compte.

« Au cours de ces 12 jours, c’est aussi un apprentissage à sortir de soi-même, nous confie Estelle. Les libérer du maximum de charges pour qu’elles puissent s’impliquer vraiment dans cette formation. Qu’elles puissent profiter pleinement des opportunités qui se présentent à elles pour s’épanouir. »

Ces jeunes femmes ont entre 18 et 35 ans, un âge où la plupart d’entre elles se retrouvent avec deux à trois enfants à charge, et notamment des tout-petits.

Pour que leur maternité ne soit pas une nouvelle fois un frein à leur activité professionnelle, l’association Planète Enfants & Développement a très vite pensé à mettre en place une mini-crèche où des anciennes diplômées de la formation viennent garder les enfants de celles qui ne le sont pas encore.

Les premiers résultats

Il est encore trop tôt pour donner la mesure de l’impact de cette formation… mais une chose est sûre, de nombreuses femmes ont trouvé du travail au sortir de la formation. Parfois même dans d’autres domaines, mais comme on l’a vu, l’objectif de la formation n’est pas seulement d’en faire des assistantes maternelles mais de leur donner confiance en elles.

« La formation leur a permis de prendre conscience qu’elles sont capables de faire quelque chose : de créer », résume Estelle Dahani en souriant.

Mais il y a aussi des femmes qui se sont regroupées pour louer un local et créer des crèches à domicile pour accueillir les enfants de femmes actives.

« Il y a même des communes rurales qui ont mis à disposition un local que la mairie n’utilisait pas pour que les femmes que nous avons formées puissent garder les enfants dans un lieu sécurisé », se réjouit-elle.

Les nombreux impacts positifs d’une telle formation seront difficiles à mesurer. Il faut distinguer les bénéficiaires directes que sont les nouvelles assistantes maternelles, des enfants qui leur seront confiés. Enfin, ce projet aura aussi un impact sur la vie de femmes actives qui vont pouvoir gagner en autonomie financière en faisant garder leur enfant, et ainsi avoir un impact sur l’économie du pays où la moitié de la population est en mesure de travailler.

 

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Enfants jouant au balafon